Strasbourg : Le vélo entre tram et train
L’agglomération strasbourgeoise, avec ses 495 km d’itinéraires vélos
aménagés, se place en tête des villes cyclables de France. Ce bilan
n’en stimule pas moins la nouvelle équipe municipale et communautaire.
« Une image de dignité manque encore à l’usage du vélo
comme
moyen de transport », constate Roland Ries, nouveau maire de
Strasbourg. Et la mise en place d’un service de location est envisagée,
mais les élus écologistes souhaitent le déconnecter de la gestion de
l’espace publicitaire.
Rogner sur la place de l’automobile
Une
réorientation des aménagements spécifiques est également au programme :
« Au lieu de rogner sur les trottoirs, les vélos doivent prendre la
place de l’automobile », indique Alain Jund, adjoint chargé de
l’urbanisme.
Dans le futur plan local d’urbanisme (PLU), l’élu
(Vert) prône la disparition de l’obligation de construire des parkings
automobiles pour les constructeurs d’immeubles desservis par le tram. A
l’échelle de l’agglomération, un conseiller délégué coordonnera la
politique vélo, aux côtés du chargé de mission spécialisé. La
collectivité s’appuiera aussi sur la révision du schéma directeur des
aménagements cyclables, en cours d’étude à l’Agence de développement et
d’urbanisme de Strasbourg (Adeus) qui a réalisé, dès 1978, le premier
document de
ce type adopté par une agglomération française.
Les
aménagements récents les plus innovants se sont concentrés sur
l’intermodalité associant le vélo au tram et au train. Cinq « véloparcs
tram » équipaient déjà le réseau depuis plusieurs années. Quinze
nouveaux équipements de ce type – accueillant 20 à 40 places – s’y
ajoutent désormais. En tout, 450 places dans les véloparcs s’ajoutent
aux 530 arceaux offerts à côté des stations. Et, à la gare de
Strasbourg, avec l’arrivée du TGV en juin dernier, la SNCF a mis en
service le plus grand parking à vélos gardé et payant de France, d’une
capacité de 850 places.
Contresens cyclables
Le bilan
de 30 ans de politique du vélo se caractérise aussi par le record
détenu par l’agglomération en matière de contresens cyclables qui
couvrent 64 km dans 358 rues à sens unique. Cette politique produit des
résultats enviables : déjà, à la fi n des années quatre-vingt-dix, la
dernière enquête exhaustive situait la part modale du vélo entre 10 et
12 % de l’ensemble des déplacements
mécanisés (et jusqu’à 27 % au
centre-ville). « La nouvelle enquête programmée l’année prochaine
permettra de mesurer les progrès accomplis depuis lors », annonce Serge
Asencio, chargé de mission vélo à la communauté urbaine de Strasbourg
(CUS).
LAURENT MIGUET
Le modèle de Fribourg
Strasbourg,
pourtant leader français en la matière, se situe encore loin du modèle
de la ville de Fribourg-en- Brisgau (205 000 habitants), située en
Allemagne, de l’autre côté du Rhin, qui affiche une part modale du vélo
de 28 % des déplacements mécanisés. Et le Land du Bade-Wurtemberg a
encore annoncé, en avril, un quintuplement des crédits publics affectés
aux déplacements cyclables, soit 15 millions d’euros par an.
source : lemoniteur-expert.com